Keley a écrit le chapitre sur l’optimisation Web du dernier « The Digital Benchmark », le livre de référence édité par l’EBG. Nous vous en proposons ici le résumé. Pour télécharger le chapitre complet, cliquez ici.
Site e-Commerce hors service pendant les soldes, inaccessible sur iPhone suite à une mise à jour, perte de référencement soudaine liée à un changement de front-office ... Le sujet de la performance technique n’est réellement abordé que lors de catastrophes alors que de nombreuses études ont montré le lien étroit entre la performance économique d’un site Internet et sa performance technique.
Au niveau mondial, Amazon estime que 100ms de latence dans l’affichage de son site marchand lui fait perdre 1% de son CA, et Google estime que 500 ms de retard dans la génération de ses pages de recherche fait baisser son trafic de 20%. En France, 57% des consommateurs déclarent quitter un site si celui-ci met plus de 3 secondes à s’afficher, et 80% ajoutent qu’ils ne reviendront plus sur un site après une première expérience ratée.
1. Piloter efficacement la performance technique
La performance technique : des enjeux tout au long du parcours utilisateur
La qualité technique influence toutes les étapes de l’expérience utilisateur (UX) et donc les principaux indicateurs économiques. La qualité Web se mesure par le biais de plusieurs dimensions : taux de disponibilité, temps de chargement, compatibilité entre les serveurs et absence d’erreurs, sécurité (garantie de l’accessibilité du site, confidentialité et intégrité des données hébergées, respect du RGPD), accessibilité et référencement naturel.
Trois règles d’or pour piloter la performance efficacement
1. Suivre l’indicateur Application Performance Index (APDEX), et non uniquement les temps de chargement moyens
L’APDEX mesure la performance, en évaluant le niveau de satisfaction des utilisateurs. Cet index est calculé en fonction de la vitesse de chargement complet d’une page selon 3 valeurs : Bon (moins de 5’’), Médiocre (entre 5 et 10‘’), Insuffisant (plus de 10’’).
2. Mesurer l’expérience de l’ensemble des utilisateurs en condition réelle, avec le Real User Monitoring
3. Suivre sa performance relative par rapport à ses concurrents ou référents
Les consommateurs ont davantage tendance à comparer les services entre eux sur Internet que dans le monde physique. Ils auront ainsi tendance à privilégier un site rapide par rapport à ses concurrents. Google PageSpeed Insights (GPI), un outil en accès gratuit, présente les statistiques de rapidité d’affichage issues de millions d’utilisateurs de Chrome. C’est l’outil le plus utilisé du marché.
Mettre en place les tableaux de bord
Pour mettre en place des tableaux de bord efficaces, il faut partir des besoins des publics clés plutôt que de consolider des indicateurs par paquet. Les tableaux de bord techniques servent les objectifs suivants :
• Informer les décideurs et les équipes opérationnelles sur les performances techniques des sites Internet par rapport aux objectifs fixés et à la performance des compétiteurs ;
• Faciliter la réaction en cas de détection d’un problème affectant les utilisateurs du site, ou si possible de manière pro-active, via la détection de signaux avancés ;
• Décider des campagnes d’audit et des optimisations techniques à apporter, ce qui consiste généralement à prioriser des User Stories techniques dans un fonctionnement agile.
2. Choisir la bonne solution d’Application Performance Management
Les outils d’Application Performance Management (APM) permettent de surveiller et gérer les performances applicatives de sites Internet en collectant des données relatives aux requêtes, aux transactions et au trafic réseau. Ils permettent ainsi notamment :
• de cartographier les applicatifs ;
• de surveiller le fonctionnement des sites Internet et d’alerter en cas d’anomalies ;
• de produire des tableaux de bord pour suivre la rapidité de chargement, telle que les utilisateurs en font l’expérience (Real User Monitoring...).
Souvent rapides à installer, les APM sont rapidement capables de générer un retour sur investissement en améliorant la productivité des développeurs et des équipes opérationnelles, et en facilitant l’anticipation des problèmes applicatifs et du manque à gagner dû aux périodes d’indisponibilité.
Il existe une grande diversité d’acteurs sur le marché des APMs : Dynatrace, AppDynamics, New Relic et CA Technologies sont les quatre acteurs les plus souvent rencontrés.
3. Les clés pour passer à l’action : 3 projets types
Mettre en place un Content Delivery Network (CDN) de nouvelle génération
Les CDN de nouvelle génération accélèrent et sécurisent un site Internet en apportant, automatiquement, un grand nombre d’optimisations, avec très peu de configuration.
Gains attendus : temps de chargement et sécurité contre les attaques
Si la mise en place élémentaire est rapide, un niveau plus poussé de configuration permet d’affiner la mise en cache des éléments multimédia ou des pages Web.
Optimiser le front avec Google Pagespeed Insight
Gains attendus : temps de chargement, SEO, l’utilisation d’un outil de diagnostic, une priorisation des recommandations à mettre en œuvre avec l’équipe de développement pour identifier celles qui sont rapides à mettre en œuvre.
Mettre en place un cache au niveau du back-end
Certains sites nécessitent des appels à des Web Services lents pour récupérer des données à afficher (catalogue, clients, commandes, ...). La solution peut consister à mettre en cache le résultat de ces appels, pour éviter d’avoir à les faire en temps réel.
Gains attendus : temps de chargement.
La mise en œuvre passe par une phase de diagnostic (identification des requêtes lentes grâce à un APM ou en utilisant le mode « développeur » du navigateur) et une phase d’identification et de mise en place de la solution.
La performance technique des plateformes Web est souvent négligée à cause de 2 idées reçues :
• « Un site performant, ça se voit, en faisant quelques tests manuels et en surveillant les tableaux de bord Web Analytics ».
• « De toute façon, les améliorations sont coûteuses, alors autant attendre la prochaine refonte ».
La performance technique est un sujet bien trop important pour être monitoré par des moyennes ou pour être révisé tous les 3 ou 5 ans. Elle doit être un processus continu, au service du business. Les risques de perte d'activité sont réelles, alors que le ROI de l'optimisation Web est mesurable chaque jour.
Pour en savoir plus sur le sujet de l'Optimisation Web, visitez notre page dédiée sur notre site Web.
Résumé du chapitre écrit par Matthieu Saffré, consultant junior chez Keley Consulting.
