Pour les grands groupes, l’Open Innovation signifie qu’à coûts avantageux et dans des délais courts, ils vont pouvoir intégrer de l’innovation à leur fonctionnement.
Pour les startups, l’Open Innovation signifie que leur concept sera valorisé et rétribué par des grandes marques, soit un moyen pour elles d’acquérir rapidement un gros marché.
Avec notre partenaire Agorize, nous avons organisé une conférence sous forme de retours d’expériences de grands groupes et de startups, qui ont présenté leurs cas d'usage. Dans le magnifique cadre de l’Hôtel de Crillon à Paris, les 6 intervenants ont tous pu présenter une méthodologie propre, et des objectifs et résultats différents. Mais les principes clés restent les mêmes.
Les principes clés pour une startup
1. Avoir un concept testé et approuvé
Attention startups, ne considérez pas l’Open Innovation comme un moyen de tester votre concept ! Les grands groupes préfèrent retenir des projets qui ont fait leurs preuves et dont ils sont sûrs qu’ils fonctionneront en leur sein. Dans le cadre de l’Open Innovation, le but des grands groupes n’est pas de faire du capital venture mais de l’intégration d’innovation. Dans le premier cas, ils chercheront une innovation de rupture. Dans le deuxième, celui qui nous intéresse, ils attendront une innovation incrémentale, donc plus pragmatique. Il faut donc qu’ils voient un ROI potentiel dans le projet que la startup va lui présenter. Et quoi de mieux pour cela que des use cases établis.
2. Avoir atteint une taille critique
Ce principe est en lien avec le précédent. Mais il est tellement peu évident dans l’esprit des startups qu’il faut le rappeler. Une démarche d’Open Innovation de la part d’un grand groupe démontre une certaine prise de risque. Mais un grand groupe reste un grand groupe, avec son lot de vérifications pour chaque prise de décision. Une startup ne sera retenue que si elle démontre des capacités à industrialiser son projet, grâce à des équipes installées et compétentes, et des capitaux solides. On préférera ainsi sélectionner une scaleup qu’une startup naissante. Axa France nous rapportait par exemple le cas de son appel à projet, où ne pas mettre la startup en danger, notamment en termes de trésorerie, était un prérequis.
3. Cibler ses partenaires !
Enfin et surtout, une startup doit cibler ses partenaires dans sa démarche d’open Innovation. Avoir un concept révolutionnaire est un atout formidable, mais il faut savoir le proposer aux bonnes personnes. Choisissez des Groupes qui savent où ils veulent aller, et qui ont une vraie volonté d’aboutir. Une plateforme comme Agorize, qui aide les entreprises à formuler et promouvoir leur stratégie d’Open Innovation, est une excellente source pour trouver les projets dans lesquels vous engager. Vous aurez l’assurance que l’entreprise est réellement intéressée par intégrer l’innovation à son activité.
* Bonus : Si vous êtes une startup qui utilise la donnée dans son business model (vous avez dit pléonasme ?), il est toujours bon d’avoir un DPA (Data Processing Agreement) à présenter. Cela donne du crédit et rassure le grand groupe à la fois sur votre structuration et votre conformité au RGPD.
Les principes clés pour les grands groupes
1. Être « startup minded »
Pour certains, les startups restent des OVNI : absence de hiérarchie verticale, capacité à se développer sans rentabilité, abolition de la « paperasse ». Les grands groupes sont souvent circonspects face à leur fonctionnement. Pourtant, pour attirer ces jeunes entreprises prometteuses, il faudra partager leurs pratiques, avec des workshops originaux, des méthodes agiles, et un cadre administratif simplifié. Au cours de notre accompagnement d’Axa dans sa stratégie d’Open Innovation, nous avons pu mettre en place un Startup Deal Kit, comprenant entre autres :
• Un deal memo : un document-outil de cadrage et d’aide à la contractualisation, co-construit avec la startup et les parties prenantes (outil proposé par BPI France)
• Un NDA simplifié
• Un contrat simplifié (2 pages !)
• Un pack marketing
2. Avoir un sponsor interne, de haut niveau
Une stratégie d’Open Innovation demande presque toujours la mobilisation d’équipes différentes (DSI, IT, achats, marketing, DPO…), ce qui implique une modification de leur travail quotidien. Si vous souhaitez qu’ils vous suivent dans votre aventure innovante, il vous faudra l’appui du middle, voire du top management.
Cet appui vous sera également utile dans beaucoup d’autres situations, non moins sensibles, comme valider les budgets (et les rallonges ?), définir les (ré)orientations business de votre appel à projets, etc… Toutes les stratégies d’Open Innovation réussies auxquelles nous avons participé, l’ont étées grâce à l’intervention, à un moment ou un autre, d’un top manager pour faire passer une décision engageante.
3. Se lancer, sans idée préconçue
Enfin, pour maximiser vos chances de réussite, nous vous conseillons de lancer votre projet sans idées préconçues. Se limiter à un domaine, un bénéfice, une techno, c’est mettre des barrières à l’innovation. Le seul cadre que vous devriez avoir est celui de votre activité, au sens large.
Philips Lighting, la branche lumière du géant hollandais, est un exemple marquant. La marque a mis au point un éclairage disposant d’un capteur wifi et destiné aux smart cities. Elle a lancé un appel à projets auprès de startups pour l’utilisation de ce capteur. Elle a reçu des réponses tellement innovantes qu’elles avaient échappé au scope de la Direction R&D de la marque. S’en sont suivi des POC bien au-delà du cœur de métier de Philips Lighting (mais en restant dans le concept de smart cities), avec par exemple des capteurs pour les flux de déplacement, l’analyse de la qualité de l’air, les places libres dans les parkings, etc…
Pour les startups et les grands groupes, l’Open Innovation peut ressembler à un eldorado. Pourtant, les enjeux sont réels. Mettre en place une démarche avec une équipe spécifique se fait souvent avec des moyens humains et budgétaires limités, ce qui nécessite d’impliquer les métiers dans le financement. C’est à la fois une contrainte, car il faut se préparer à des refus, et une opportunité, car on s’assure de la pertinence du cas d'usage testé et de l’engagement des métiers. Pour les startups, l’investissement en temps est conséquent quel que soit le niveau de développement. Et il faut s’assurer d’avoir le bon positionnement pour éviter de se disperser et d’ainsi mettre en pause sa croissance.
Pour les 2 structures, le 1er test est donc déterminant. Soit on réussit, et on peut déployer voire relancer des projets, soit ce n’est pas concluant et les budgets sont coupés ou la réputation est entachée.
Chez Keley, nous avons l’expérience et les compétences pour vous conseiller et/ou vous accompagner pour mettre toutes les chances de votre côté dans votre démarche d’Open Innovation. N’hésitez pas à nous contacter, nous pourrons vous faire revivre notre conférence, pleine de bonnes pratiques et d’exemples de réussite.