Croissance du e-commerce, impact des nouvelles technologies, émergence de nouveaux business models... La supply chain connaît une métamorphose sans précédent, offrant toujours plus de flexibilité au consommateur final qui ne se prive pas d’en profiter.
Avec 23% de transactions en ligne supplémentaires en 2016 par rapport à 2015 en France et un chiffre d’affaires mondial en hausse de 20% (2015 vs 2014), le e-commerce continue son inexorable progression. En termes logistiques, les impacts sont multiples. La commande en ligne a habitué les internautes à un degré de réactivité de la part des e-commerçants sans commune mesure avec ce qui se faisait auparavant.
Les géants du e-commerce tels qu’Amazon ou Alibaba l’ont bien compris. Ils ont massivement investi afin de prendre un avantage concurrentiel sur leurs homologues, optimisant au maximum leur chaîne logistique. Dans la plupart des grandes villes, ils deviennent même des acteurs logistiques à part entière, internalisant de plus en plus la fonction logistique.
Des temps de livraison toujours plus courts
Des pratiques encore nouvelles il y a deux ou trois ans deviennent progressivement des tendances lourdes du secteur. La livraison le jour même se démocratise, tout comme la livraison en une heure. Amazon en est un des précurseurs avec son service Prime Now.
De plus en plus de startups innovantes se positionnent sur la logistique du dernier kilomètre ou la livraison de produits spécifiques (frais, fragiles…). D’autres se concentrent sur l’économie collaborative et la notion de crowdshipping qui consiste à faire transporter ses colis par des particuliers.
Une logistique urbaine en pleine métamorphose
Cette croissance du e-commerce, combinée à l’augmentation des populations urbaines, bouleverse l’organisation même de la logistique au cœur des villes. Des entrepôts de plus petite taille se multiplient à l’entrée des grandes métropoles.
Au cœur des centres-villes, des flottes de véhicules électriques, ainsi que des livreurs à vélo ou à pied, sillonnent les rues. Des espaces de stockage d’un nouveau genre (hybrides, à étages…) ainsi que des aires de livraison originales (emplacements de parking transformés en quais de déchargement) voient également le jour.
L’impact des nouvelles technologies au cœur même des métiers de la logistique
Dans les entrepôts, la robotisation et l’automatisation permettent de réduire les coûts de manière considérable. Amazon possède ainsi 45 000 robots dans ses hangars. Parmi eux, des bras robotiques traditionnels mais aussi, et surtout, de petits robots roulants, appelé Kiva, capables de déplacer des étagères entières de produits sans l’aide de qui que ce soit.
Le Big Data et l’intelligence artificielle permettent également une amélioration des processus de la chaîne logistique. Grâce à l’analyse des données en temps réel et au machine learning, il est désormais possible d’anticiper et de prévoir la gestion des stocks, d’optimiser les trajets et donc de réduire les temps de livraison.
L’apparition des objets connectés, que ce soit dans les entrepôts ou chez les clients (le bouton connecté de Darty par exemple), modifie elle aussi structurellement la chaîne logistique, du stockage jusqu’à l’après-vente. Demain, ce sont des livraisons par drone ou par voiture autonome qui auront lieu. Amazon a ainsi lancé l’an dernier la livraison par drones via son service Amazon Prime Air [1].
De nouvelles régulations à prendre en compte
Dans un souci de protection de l’environnement, de nombreuses lois ont été votées par les gouvernements européens afin de réduire la pollution. Des sanctions ont été prévues pour les entreprises les plus polluantes et l’accès à certaines grandes villes européennes comme Londres ou Amsterdam a été limité par la taxation, voire l’interdiction, de certains véhicules logistiques.
Les entreprises ne cherchent plus seulement à optimiser leurs coûts et à améliorer leur qualité de service. Elles doivent désormais prendre en compte des problématiques environnementales telles que la réduction des déchets et la pollution. Face à ces enjeux, de nombreuses sociétés ont adopté une « chaîne logistique verte » (green supply chain) en se fixant des indicateurs de performance ambitieux.
[1] The global logistics industry – market analysis 2017-2022 Trends - Xerfi décembre 2016