En combinant techniques d’imagerie par résonance magnétique et intelligence artificielle, des chercheurs chinois sont parvenus à reconstituer de manière très fidèle l’image vue par une personne. L'interface cerveau-machine devient un enjeu économique de taille tout comme un vrai enjeu de société.
Trois chercheurs de l’Académie chinoise des sciences ont mis au point une intelligence artificielle capable de deviner quelle lettre ou quel chiffre une personne était en train de regarder. Pour y parvenir, ils ont associé d’un côté les techniques d’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMF), permettant de visualiser de manière indirecte l’activité cérébrale d’une personne et, de l’autre, un algorithme d’intelligence artificielle basé sur le deep learning.
Les chercheurs ont tout d’abord rapproché des centaines de scans IRMF avec les images vues par les personnes étudiées. Ils ont ensuite alimenté l’algorithme avec 90% de ces données (balayage IRMF + images vues) pour entrainer l’intelligence artificielle. Enfin, ils ont exposé l’IA aux 10% restants et lui ont demandé de dessiner ce que la personne voyait comme image.
Par rapport aux résultats issus d’autres laboratoires de recherche dans le monde, les résultats chinois sont d’une qualité bien supérieure, comme le montre la capture d’écran ci-dessous. La première ligne (« Presented ») désigne l’image que voyaient les participants. La dernière ligne (« DGMM ») correspond à l’image qu’a reconstruite l’intelligence artificielle chinoise. Les lignes 2 à 6 montrent les résultats obtenus par d’autres laboratoires de recherche dans le monde.
Interface cerveau-machine : un véritable sujet d’intérêt
Cette combinaison des technologies d’intelligence artificielle et d’IRMF crée une véritable « fenêtre » sur l’esprit humain. La prouesse tient en la capacité de décoder une activité tridimensionnelle (l’activité du cerveau) pour la transformer en une image en deux dimensions.
Comme nous l’avons vu précédemment, ce sujet fait l’objet de nombreuses études de la part des chercheurs dans le monde entier. De nombreux entrepreneurs s’y intéresse également de très près. C’est le cas du milliardaire Elon Musk qui a créé début 2017 la société Neuralink, spécialisée dans l'interface cerveau-machine. Originellement conçue dans un but médical (traitement des maladies telles que Parkinson ou Alzheimer), la société s’intéresse aussi à l’amélioration des performances du cerveau.
Lors de sa conférence F8 2017 en avril dernier, le fondateur de Facebook - Mark Zuckerberg - a annoncé de son côté vouloir développer des capteurs permettant la retranscription de nos pensées en messages écrits, sans recours ni à la parole, ni à un clavier.