Introduction à l’écoconception pour les travailleurs de la Tech: Engagez vous !

Catégorie :

UX/UI

Savoir-faire :

Service & Product Design

Publié le :

11

July

2024

Temps de lecture :

6 min

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UXUI
Petit arbres dans une boule en verre cassé au mileux d'une forêt Petit arbres dans une boule en verre cassé au mileux d'une forêt
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Se former : le pouvoir des communautés

Difficile de plonger dans le monde de l’écoconception seul. C’est un sujet où il est important d’apprendre ensemble, de se nourrir des autres mais aussi d’apporter sa sensibilité, son point de vue. Voici un panorama des communautés en ligne qui permettent de mieux naviguer à travers ce vaste sujet.


Nous sommes également allés à la rencontre de deux experts : Christophe Clouzeau (expert UX & Numérique Responsable chez Temesis) Laïla Tamani (consultante en écoconception et UX Designer), qui nous ont partagé leur vision du sujet.

Green IT, Designers Éthiques, la Fresque du Numérique et Boavizta, les communautés françaises

Le collectif Green IT est aujourd’hui la référence en France sur le sujet du numérique responsable. Cette association (loi 1901) a été créée par Frédéric Bordage en 2004, spécialiste du numérique responsable et auteur du livre Écoconception web : les 115 bonnes pratiques. Green IT « fédère les experts à l’origine des démarches de sobriété numérique, numérique responsable, écoconception de service numérique et slow.tech ». Sur son site, Green IT met à disposition plusieurs ressources pour s’informer sur le vaste sujet du numérique responsable : études, référentiels, livres blancs, chiffres clés, boîtes à outils, etc. Il est aussi possible d’envoyer des questions à une liste globale ou à une liste dédiée à l’écoconception.

Depuis 12 ans Green IT est aussi à l’origine du Collectif Conception Numérique Responsable qui « regroupe des experts et des organisations privées et publiques en faveur d’une conception responsable des services numériques ». Ce collectif a notamment travaillé sur une certification sortie en 2014. Cette certification « atteste du niveau de maîtrise de la méthodologie (IEC 62430), des bonnes pratiques, du vocabulaire et des connaissances fondamentales associées à la pratique de l’écoconception appliquée au secteur du numérique : site web, application mobile, application métier, API, etc. Un focus particulier est porté sur l’écoconception des services en ligne et des sites web ». En janvier 2023, 2 265 personnes de 811 organisations avaient obtenu cette certification. Quant à Designers Éthiques, il s’agit d’une association lancée en 2017 pour promouvoir et sensibiliser autour de la conception de services numériques responsables et durables. L’association oeuvre pour un numérique « qui soit soutenable, responsable et capacitant pour les individus, la société et l’environnement ».

En février 2021, Designers Éthiques a publié le Guide d’écoconception de services numériques où l’on retrouve les actions à mettre en place pour « réaliser des services numériques à l’empreinte environnementale réduite ». Plus récemment, en novembre 2023, Designers Éthiques s’est distingué avec la sortie d’un guide pour concevoir sans dark patterns. À ce jour, Designers Éthiques est la principale communauté francophone traitant de l’écoconception. Il suffit d’ouvrir le groupe Slack lancé par l’association pour se rendre compte de l’engouement des designers et autres parties prenantes : presque 3000 personnes ont choisi de le rejoindre. Sur ce Slack, on découvre différents canaux comme celui destiné à la veille ou encore celui qui met en avant des événements. En septembre 2023, quelques designers de la communauté ont décidé de documenter les démarches écoconception qu’ils insufflent chez leurs clients. C’est ainsi qu’une série de REX s’est progressivement installée, de l’ordre de 2 interventions par mois le jeudi entre 9 et 10h.

Sustainable UX & Climate, les références internationales

Sustainable UX est une communauté internationale créée en 2021 par un groupe de designers, dont Thorsten Jonas, un expert des questions d’écoconception. À l’origine, ce groupe était constitué d’une poignée de designers désireux de créer un guide pratique pour promouvoir la question de la durabilité par l’UX en se basant sur les Objectifs de développement durable de l’ONU. Finalement, ce qui à l’origine devait être un guide pratique s’est transformé en une communauté de presque 2000 personnes sur Slack. Comme chez Designers Éthiques, la communauté est invitée à s’exprimer et à s’informer à travers différents canaux. Les membres peuvent partager des événements, lancer des débats ou partager des offres d’emploi. Cette communauté active a récemment publié un Notion très fourni où l’on retrouve de nombreuses ressources. Certaines sont classées en fonction de la phase de conception où elles interviennent et d’autres en fonction de leur type : base de données, outils pratiques, livres, conférences inspirantes, etc.

Marc O’Brien et Sarah Harrison, deux designers américains sensibles aux questions environnementales, ont lancé la communauté Climate Designers en 2019 avec pour mission de « donner le pouvoir aux designers pour apprendre, se connecter et agir sur les solutions climatiques ». La communauté se retrouve sur une plateforme dédiée, où les différents membres peuvent échanger et rejoindre différents cercles thématiques comme le Climate Book Club. On retrouve ici aussi un Notion très bien documentée avec des ressources variées pour qui veut enrichir ses connaissances.

La place de l’autoformation

Le sujet de l’écoconception peut effectivement être intimidant. Lorsqu’on commence à s’y intéresser, il est facile de se sentir perdu parmi toutes les sources d’information disponibles, comme l’explique Christophe Clouzeau, expert UX & Numérique Responsable chez Temesis : « Alors effectivement il y a de tout et c’est là qu’ils sont perdus, il y a des guides, il y a des référentiels, il y a beaucoup de littérature, il y a des blogueurs, il y a des outils et dans ces outils il y a pléthore d’outils différents qui ont des forces et des faiblesses chacun de leur côté. »

Pourtant, même si des formations existent, la porte d’entrée la plus simple reste l'autoformation. Laïla Tamani, aujourd’hui experte en écoconception, est principalement montée en compétences sur le sujet en s’autoformant : « Avant de rejoindre mon ESN actuelle, j’étais en startup et je m’intéressais à la RSE. J’ai commencé à regarder s’il existait des outils un peu ludiques pour parler d’écologie. C’est comme cela que j’ai découvert l’univers des fresques et je suis devenue animatrice de la fresque du climat. Et de fil en aiguille je me suis demandé comment aller plus loin et mettre un peu d’écologie dans mon métier au quotidien. Je ne sais plus comment, mais je suis tombée sur l’asso Designers Éthiques qui a fait le Guide d’écoconception. Je pense que c’est l’une des premières ressources sur laquelle je suis tombée. Et ensuite c’est allé très vite, j’ai suivi des personnes sur LinkedIn, j’ai lu des livres comme les 115 bonnes pratiques de Frédéric Bordages. J’ai aussi suivi les travaux de la Dinum avec le RGESN. » Pour Christophe Clouzeau, l’autoformation « ça a été de participer à tous les événements, les groupes de travail, les bénévoles qui veulent se réunir sur le sujet, et monter en compétences de cette manière. ».

Pour ceux qui souhaitent aborder le sujet de l’écoconception dans un cadre structuré, Christophe Clouzau conseille les MOOCs de l’INRIA et de l’INR : « Ce sont des MOOCs très bien faits d’un point de vue pédagogique. Ça reste de la sensibilisation, surtout pour une entrée en matière le sujet. Celui de l’INR est bien, car en 30 minutes on peut avoir un scope très précis et ensuite on peut passer à l’étape suivante qui se fait en 3 ou 4 heures. On peut même passer un certificat à titre personnel. Ça coûte 70 € environ et à la fin on obtient un certificat officiel que l’on peut afficher sur sa page LinkedIn par exemple. Celui de l’INRIA aborde le sujet d’une façon plus ludique. C’est un Mooc bien fait, avec de la vidéo même si l’on peut s’interroger sur son usage. Je conseille d’ailleurs ces deux MOOCs à la fin de nos formations pour faire une passe supplémentaire sur le sujet. »

Christophe Clouzeau encourage également à se documenter par des lectures papiers : « C’est bien aussi parfois de se défaire de l’écran, et de lire des choses sur le monde de l’écran, mais de les lire dans un bouquin. » Pour cela, il recommande notamment deux ouvrages de Guillaume Pitron : La guerre des métaux rares et L’enfer du numérique. Et avec Laïla Tamani, ils sont tous les deux d’accord pour dire qu’écouter les interventions Aurore Stéphant,ingénieure géologue minier, peut faire un électro-choc (et nous aussi, d’ailleurs).

S’investir dans des communautés

Si l’autoformation est recommandée pour mieux appréhender l’écoconception, il est aussi important d’intégrer ou de solliciter des communautés. Laïla Tamani est présente au sein de la communauté démarche écoconception de Designer Éthiques et elle a d’ailleurs présenté un REX sur un projet mené lors de sa mission chez France Télévisions. Christophe Clouzeau est présent et actif dans plusieurs communautés : « J’ai participé à la 2e édition du guide d’écoconception de Designers Éthiques. Je suis aussi présent à l’INR, l’institut du numérique responsable. Là, on participe soit en tant que comité scientifique, soit dans des groupes de travail, à des discussions sur des bonnes pratiques ou bien sur des outils, à des réflexions sur l’IA ou autre. Je suis présent aussi chez Boazvizta, un autre groupe plutôt technique. On est présent aussi à l’AFNOR, on a participé à la norme AFNOR Écoconception de services numériques et on travaille sur la norme ISO. On s’est aussi investi au W3C, le consortium pour la mise en place des bonnes pratiques qui sont sorties en septembre 2023.»

Partager son expertise et « planter des graines »

Il existe différentes manières de partager son expertise. Certains le font dans le cadre de formations, comme Christophe Clouzeau qui donne des formations au sein de l’agence Temesis : « On peut faire de la formation sensi, et ces formations dépendent des types de profils que l’on a en face de nous. Parfois on a des personnes avec des agendas très serrés qui nous demandent des formations sensi en 1h, donc on peut faire en une heure une formation très condensée pour leur transmettre les bases et donner envie d’aller plus loin : on va évoquer ce qu’est un guide, un référentiel, et les bonnes pratiques. Si l’on a un peu plus de temps on fait des formations sur une demi-journée. Une fois que la sensibilisation est faite, ou si elle a déjà été faite de leur côté, on a des formations derrière qui sont plus orientées métiers, pour UX/UI, Dev. »

Laïla Tamani essaye quant à elle de planter la petite graine auprès de ses pairs : « Au sein de mon agence, on a organisé une journée autour de l’écoconception. Je suis partie du constat que les gens connaissent l’existence du changement climatique, mais ils ne savent pas trop pourquoi ça existe. Alors avant même d’entrer dans le sujet de l’écoconception, le matin on a pris le temps de faire une fresque du climat. Ensuite j’ai présenté le guide Designers Éthiques et on leur a demandé d’utiliser le site Nos Impacts Climat pour que chacun calcule son empreinte carbone ». Dans le cadre de sa mission chez France Télévisions, Laïla Tamani a eu l’opportunité d’évangéliser autour de l’écoconception. À la question de savoir si elle avait rencontré des freins lors de cette mission, elle nous répond : « Je n’ai pas l’impression d’avoir eu à faire à des réfractaires. Ils savent que c’est un sujet, ils ont juste besoin d’être accompagnés pour le maîtriser. Et c’est là que je peux intervenir pour les aider, en partageant des ressources. Cette année on s’est occupé de les sensibiliser, notamment en intervenant lors des guildes design. On intervenait nous-même ou alors on faisait appel à des intervenants, comme Richard Hana, GreenSpector ou encore Thomas Thibault du projet Limites Numériques. Ça permet un peu de planter des graines et de faire prendre conscience aux gens que le numérique ce n’est pas anodin. C’est en pleine croissance et ça pollue. Les leviers que j’ai en tête, c’est déjà un partage de veille en général, et ensuite leur proposer de la formation par des organismes et des entreprises externes. Après on fait aussi de l’accompagnement et des ateliers en se basant sur le RGESN. Notamment avec une équipe pilote avec laquelle on travaille. Ça a été hyper bien accueilli. »

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Yann Ruello

Content Innovation Director, chez Orange

Nora Djaouat
Nora Djaouat

UX Writing & UX Design

Formée au Celsa, où elle a découvert l’UX, elle a d’abord fait ses armes en content strategy avant de se spécialiser en expérience utilisateur. ​

Sa double casquette, UX Writing et UX Design, lui permet d’être à l’aise sur de nombreux sujets et de s’intégrer facilement dans des équipes design & produit.​

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