Progressive Web Apps : le meilleur des deux mondes

Catégorie :

Ingénierie IT

Savoir-faire :

Delivery & Ingénierie

Publié le :

24

March

2017

Temps de lecture :

6 minutes

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Progressive Web Apps : le meilleur des deux mondes
Article mis à jour le

Les Progressive Web Apps cumulent les avantages des applications natives et des sites web conçus en responsive design. Annoncent-elles la fin des app stores ?

Depuis 2015, Google a initié l’amélioration de l’expérience utilisateur sur le web mobile avec les Progressive Web Apps. Ces dernières annoncent-elles la mort programmée des app stores ? Avec plus de 5 millions d’applications disponibles dans le monde sur les stores, on peut se poser la question, vu la saturation du marché.

Chaque jour, ce sont en effet plus de 2 000 applications nouvelles qui font leur apparition dans les app stores. Pourtant, alors que le mobile est l’interface la plus utilisée devant l’ordinateur ou la télévision, elles ne sont souvent pas rentables.

Overdose d’applications et coûts prohibitifs

Une application coûte en effet en moyenne 30 K€ à développer pour une version iOS, 30 K€ pour la version Android et encore 30 K€ pour Windows Phone. C’est sans compter les frais de référencement sur les stores et les mises à jour.

Pour être rentable, il faut que l’application soit payante avec un nombre de téléchargements élevé (à noter que le taux de téléchargement d'applications payantes sur le store Google est de 2% seulement) ou qu’elle soit un point de contact régulier entre l’entreprise et son consommateur.

Le problème ? Pas si simple de toucher les consommateurs sur les stores car ils sont de plus en plus sélectifs. Chaque mois, 66% des utilisateurs de smartphones ne téléchargent pas de nouvelle application.

Nombre d'applications téléchargées (par mois et par visiteur) aux Etats-Unis (Source : ComScore)

Et lorsqu’une application est installée, encore faut-il qu’elle soit utilisée… Près de 75% des applications sont désinstallées dans les 30 jours. Et comme, malheureusement, vous n’êtes pas Twitter, Google, Facebook ou Amazon, vous ne faites pas partie des rares applications qui cumulent 75% du temps des utilisateurs.

Temps passé sur les applications les plus utilisées aux Etats-Unis (Source : ComScore)

Les native apps, un choix stratégique… jusqu’à aujourd’hui

Permettre aux utilisateurs d’accéder à du contenu hors ligne (mode déconnecté) est parfois une nécessité absolue pour certaines entreprises. Prenons l’exemple d’une compagnie aérienne : un voyageur en transit cherche des informations de vol en urgence… Pas question d’avoir à charger du contenu pour trouver son prochain vol : les informations doivent être à portée de main, disponibles instantanément, même s’il n’y a pas de Wifi ou que le réseau mobile est instable.

L’application native, avec ses contenus embarqués, répond parfaitement à cette exigence. Et, jusqu’à présent, elle était la seule à offrir cette possibilité. Sauf que, sur ce point précis de la disponibilité offline (et sur certains autres points), les Progressive Web Apps se positionnent en embuscade…

Progressive Web Apps : future is coming

Pour faire court, les Progressive Web Apps sont des sites web particulièrement dynamiques, remplis de nouvelles fonctionnalités, qui donnent l’illusion à l’utilisateur d’interagir avec une application. Voici une liste non exhaustive des fonctionnalités proposées par les Progressive Web Apps :

  • La gestion du mode hors ligne : grâce à un composant technique appelé Service Worker, le site n’a pas besoin de charger systématiquement les données
  • Des temps de chargement extrêmement rapides
  • Les push notifications: le navigateur est capable d’envoyer des notifications même si le navigateur est fermé. Pour info, les notifications push augmentent la rétention sur les applications mobiles de 65% (Source : étude Localytics 2016)
  • L’installation d’une icône sur l’écran d’accueil, avec la disparition des éléments du navigateur lors de l’utilisation.

Les Progressive Web Apps proposent donc des fonctionnalités identiques à celles des applications natives. Mais elles permettent aussi aussi :

  • D’insérer des liens hypertexte (hé oui, on est sur le web),
  • D’être facilement trouvable (avec un peu de SEO), donc de se démarquer,
  • De faire des économies sur les coûts de développement (comparativement au développement natif),
  • D’éviter une installation préalable.

Vous l’aurez compris, les Progressive Web Apps cumulent les avantages des applications natives et ceux des environnements web.

Progressive web apps : les avantages des applications natives et des sites responsives (Source : Keley Consulting)

Est-on prêt ? On y va quand ?

Face à tant de bénéfices, comment ne pas considérer les applications progressives comme LA solution à l’engorgement des stores ? Pour l’instant, Google et Firefox sont pionniers, suivis par Microsoft qui leur emboîte le pas. Apple, pour le moment, défend sa politique de promotion des applications et ne supporte pas encore les Service Worker. La firme à la pomme devrait, espérons-le, se positionner sur le sujet dans le courant de l’année.

Cela dit, malgré le fait que iOS ne prenne pas en charge l'ensemble des fonctionnalités des Progressive Web Apps, les premières preuves indiquent que les applications Web progressives ont un meilleur rendement sur iOS que les sites qu'elles remplacent.

Par exemple, AliExpress a vu une augmentation de 82% de la conversion iOS après son passage à une application Web progressive.

Comparaison, sur Safari, du temps de chargement entre une Progressive Web App et un site web mobile classique.

Une stratégie de la part de Google ?

Moins chères, capables de drainer une audience plus large que les applications et permettant une expérience utilisateur sensiblement identique à celle d’une application native, les progressives web apps peuvent résoudre de nombreux problèmes.

A-t-on le droit de penser que c’est une stratégie de Google pour attaquer l’Apple Store en valorisant le référencement ? On le peut. D’ailleurs, on imagine aisément que les navigateurs prioriseront les applications progressives dans l’affichage des résultats de recherche sur mobile. On peut aussi penser que Google continue de creuser l’écart avec Apple sur le plan de l’innovation.

Les usages évoluent vite et il n’est pas impossible que les utilisateurs sur mobile se tournent de plus en plus vers le web pour faire leur sélection via du contenu plus riche et pertinent.

La recherche dans un moteur en lieu et place des stores ?

Plutôt que de demander à l’utilisateur d’aller sur un store pour trouver une application qui correspond (peut-être) à son besoin, puis de l’installer, puis de la retrouver dans son téléphone, puis de la lancer (et souvent de s’inscrire avant de commencer), il suffira de faire une recherche internet pour naviguer de façon agréable et fluide sur un site ultra-optimisé pour le mobile.

Certes, Google a aussi son propre store avec pas moins de deux millions d’applications, mais l’enjeu n’est pas le même. Mettre en compétition son store avec une autre solution lui appartenant (son moteur de recherche) n’a pas le même impact que pour Apple. Apple perdra un chiffre d’affaires conséquent sans avoir de solution propre pour récupérer ce manque à gagner.

Pour l’instant une application utilisée chaque jour a toute légitimité à être installée dans le téléphone d’un consommateur (la banque ou un réseau social par exemple). Demain, lorsque l’ensemble des problèmes de compatibilité seront résolus, il est fort probable que les réflexes changent.

Keley est un partenaire de co-création parmi les meilleurs acteurs du marché, notamment via son expertise des parcours clients.

Yann Ruello

Content Innovation Director, chez Orange

Karin Jouanno
Karin Jouanno

Directrice Associée lead Design de services UX

Experte en UX et UI, et adepte du design thinking, Karin a notamment travaillé pour Orange, Renault, Axa, Allianz, ainsi que pour des startups innovantes telles que Cureety.

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