Les wearables désignent un ensemble de vêtements et accessoires intégrant des composants informatiques et/ou électroniques. Annoncés il y a 3 ou 4 ans comme la révolution du secteur de la mode, leur succès reste à ce jour mitigé.
Avec 15,8%1 de taux d’adoption des « smart textiles » chez les Américains et 4%2 en France, les wearables n’ont jusqu’à aujourd’hui pas encore conquis le monde. Il y a quelques mois, un des acteurs emblématiques du secteur, Jawbone, a déposé le bilan. Malgré tout, l’innovation reste présente. Elle vient le plus souvent du luxe. La démocratisation tant attendue arrivera donc peut-être dans quelques années.
Les produits les plus connus aujourd’hui restent les bracelets connectés, suivis des montres et des lunettes. Le profil type des acheteurs de wearables comprend souvent des femmes de 25 à 34 ans en pleine séance d’entraînement, en déplacement ou au travail3.
Wearables : des freins à l'usage
Divers freins s’opposent pour le moment au développement massif de la fashion tech. Les 3 principaux sont les suivants :
- Le manque de notoriété
- Le coût supérieur au prix psychologique
- Les doutes concernant les fonctionnalités et la protection des données personnelles4
Au-delà de ces obstacles, le problème est également lié à l’utilisation à long terme de ces produits. Il s’avère qu’un tiers des possesseurs abandonne son wearable dans les 15 jours suivant l’achat. Cela est dû à la limite des fonctionnalités proposées et au fait que ces derniers ne sont pas autosuffisants5, étant donné qu’ils fonctionnent souvent à partir d’un smartphone, sans un wifi et des données cellulaires qui leur sont propre.
Bien qu’en dessous des attentes, ce marché est en croissance mondiale. Alors qu’en 2015 le chiffre d’affaires était de 210 M€, il est monté en 2016 à 253 M€6. 102,4 millions de produits ont été vendus en 20167. Ce qui correspond à une hausse de 25%4 par rapport à 2015. Les analystes prévoient que 20% d’Américains utiliseront un wearable d’ici 20208. Le nombre d’unités vendues devrait atteindre les 213,6 millions9.
Wearables : une innovation galopante
De nombreux projets innovants sont en cours, comme les textiles interactifs de Google qui réagissent au toucher. On distingue notamment la veste connectée Levi’s qui intègre ce projet, appelé Jacquard. Déjà en vente aux USA depuis quelques jours, cette veste est destinée aux utilisateurs qui n’ont pas forcément le temps de passer par leur smartphone pour effectuer des actions basiques.
Après avoir configuré l’application dédiée, l’utilisateur peut décrocher son téléphone, activer son GPS ou changer de musique grâce à une application utilisée en Bluetooth. Pour ce faire, un petit geste et c’est parti. Chaque mouvement correspond à une action. Cette veste en jean est en fait une simple veste qui peut passer à la machine à laver. Avec, en plus, un petit objet invisible accroché à une manche.
On peut également citer les poches anti-hacking de la Maison Dupuy de Lôme. Entièrement « Made in France », leur but est de protéger les données des cartes bancaires et des smartphones grâce à un matériau spécifique, en tissage de toile et PVC, avec des tiges en cuivre. Trois modèles de costume sont en vente. Le prix est de plus de 1 000 €.
L’utile est au centre de ces conceptions. Il existe aussi l’Oombrella, un parapluie capable de nous prévenir de l’arrivée de la pluie, ou nous envoyer une notification si on l’oublie quelque part. Conçu par Wezzoo, il est possible de choisir entre plusieurs couleurs et tailles.
Sources :
1/ eMarketer
2/ ital in 2017 : Western Europe, We are social
3/ Wearable technology and the IoT — Ericsson
4/ GfK
5/ Wearable technology and the IoT — Ericsson
6/ GfK
7/ IDC
8/ GfK
9/ IDC