Créer une application même lorsque l’on n’a aucune compétence technique de codage, c’est la promesse du low-code et du no-code. État des lieux de ce qui se cache derrière ces termes ambitieux et prometteurs, qui ont dépassé le stade de mode pour devenir une tendance de fond.
Mais qu’est-ce qu’un outil de « low code » ou « no code » ?
Il s’agit d’un logiciel SaaS, appelé plateforme LCNC (acronyme de Low Code No Code) c’est-à-dire un environnement de développement intégré (IDE, Integrated Development Environment) visuel dans lequel des développeurs citoyens (c’est à dire n’importe qui) peuvent ajouter des composants d'application par glisser-déposer et les connecter entre eux pour créer une application mobile ou Web [1].
Concrètement, ces nouveaux outils viennent s’intégrer dans votre environnement pour notamment modifier le comportement, automatiser, faire communiquer ou même remplacer vos différentes application SaaS. Ces plateformes LCNC réinventent la programmation en donnant les moyens à tous les utilisateurs d’être acteur dans le développement de la solution. Pierre Launay cofondateur de Cube (plateforme low-code) considère que "Les technologies low-code adressent le cœur de la transformation numérique et rapprochent les équipes métier et IT. La demande en applications va exploser dans un futur proche et il faudra trouver des moyens d’absorber cette demande."
Les avantages d’une plateforme LCNC
Une plateforme LCNC apporte les moyens de répondre à cette demande. Elles présentent de nombreux avantages.
Tout d’abord un gain de temps considérable dans le développement. Ces plateformes fournissant la structure et le code, il vous faudra surtout investir du temps dans la définition de votre projet par les métiers. Car c’est un autre avantage de ces plateformes, elles ont vocation à répondre à vos besoins métiers. Citons ici l’exemple de la SNCF qui a formé 150 de ses collaborateurs sur la plate-forme PowerApps de Microsoft et qui a ainsi abouti à la création de dizaines d’applications métiers spécifiquement conçues par les collaborateurs [2].
Ensuite, elles permettent de lutter contre le Shadow IT. Selon le cabinet d’études Gatner [3], en 2020 un tiers des cyberattaques menées avec succès en entreprises proviendront d’une technologie installée sans être approuvée par la DSI. Et malgré ça, le Shadow IT est jugé profitable pour les entreprises car il amène le plus souvent des gains de productivité supérieurs aux risques encourus.
Impliquer les équipes et leur donner les moyens de développer des outils spécifiques à leur process grace à du LCNC permettraient encore plus de gains de productivité tout en garantissant la sécurité informatique de l’organisation.
Quel avenir pour le low-code/no-code ?
Ces outils existent depuis longtemps. Excel peut par exemple être considérée comme une plateforme LCNC. En créant une feuille de calcul vous créez en effet une application. Le plus de l’essor actuel des plateformes LCNC, portée par l’évolution et le progrès technique, est l’émergence d’une offre de solution infiniment plus riche. Atian, Appy Pie, AppSheet, Nintex, Ninox, Microsoft PowerApp, SalesForce, Quickbase et bien d’autres, proposent chacun une solution ayant leurs spécificités et leurs limites.
Ces plateformes sont portées par les nouvelles exigences de nos organisations :
- L’agilité, la vélocité, la rapidité d’exécution
- La démocratisation des outils informatiques, qui ont vocation à être utilisés par le plus grand nombre
L’intensité technologique de nos sociétés augmentant, les entreprises avec un avenir sont celles qui réussiront à incorporer cette intensité technologique. À ce titre cette crise sanitaire et économique a servi de révélateur. Nous avons pu observer la nécessité pour les organisations et les entreprises de faire progresser leurs outils pour répondre à de nouveaux besoins.
Citons par exemple la Power Platform de Microsoft, utilisée au plus fort de la crise par le Réseau des Acheteurs Hospitaliers [4]. En deux semaines et sans rencontre physique, une équipe a pu créer une application répondant à un besoin fondamental : gérer l'envoi et la réception du matériel médical (masques, blouses, respirateurs, lits spécialisés) aux hôpitaux en fonction des besoins de chacun mesurés en temps réel.
Bien qu’elle ait été créée par des développeurs, cette application utilise une technologie low-code qui a permis à ceux-ci de se concentrer sur la partie fonctionnelle, sans passer du temps sur la partie technique et architecture. De nombreux autres usages pourraient ainsi bénéficier du LCNC, en premier lieu la logistique ou l’administratif, ou l’automatisation des tâches joue déjà un grand rôle.
Concrètement ces plateformes LCNC vont vous permettre d’automatiser via une IHM (interface Human Machine) des process qui croisaient jusqu’à présent plusieurs outils entre lesquels jonglaient les collaborateurs.
Pour continuer sur Power Platform (la plateforme de Microsoft) mais dans un autre contexte, suite à son adoption au sein de la SNCF, cette dernière a pu doter ses équipes de nouvelles solutions leur permettant de gagner en productivité.
Automatiser le reporting d’incident technique :
Automatiser un process pour réserver les véhicules au sein de l’entreprise
Automatiser un process de commande
Automatiser un process d’inspection
Pour chacun de ces exemples les salariés sont à l’initiatives du développement de l’application. Cette dernière vient centraliser, traiter, valider ou infirmer, et enfin stocker leurs demandes via un seul et unique interface. Ce qui permet d’automatiser des tâches souvent rébarbatives pour les salariés, limiter les erreurs humaines, générer automatiquement un reporting extrêmement précis, et gagner en productivité en supprimant la double saisie dans différents outils.
L’enjeu aujourd’hui consiste à déterminer le bon outil LCNC pour la bonne personne afin de répondre à tels besoins spécifiques. Car ces plateformes LCNC sont efficaces tant que vos besoins sont couverts par les fonctionnalités de la plateforme. Ainsi les analystes Gartner et Forrester prévoient que d’ici à 2024, trois quarts des grandes entreprises utiliseront au moins 4 plateformes low-code pour le développement d’applications [5].
La question est donc de distinguer quelles sont les offres de low-code/no-code qui s’adaptent le mieux aux besoins de vos utilisateurs. Ce sujet vaste et très concret sera abordé dans un prochain article.
Sources :
[1] https://www.lemagit.fr/definition/Plateforme-de-developpement-low-code-no-code-plateforme-LCNC
[2] https://powerapps.microsoft.com/fr-fr/blog/sncf-power-platform-customer-success-story/
[3] https://www.gartner.com/en
[5] https://siecledigital.fr/2020/04/27/le-low-code-un-atout-pour-le-monde-dapres/