L’effet Kodak se définit comme le risque pris par une entreprise forte sur son marché de ne pas se digitaliser pour conserver son business model traditionnel. Ce confinement et le précédent le mettent plus que jamais en lumière : les entreprises les plus en danger aujourd’hui sont celle qui ne sont pas ou peu digitalisées.
Après un siècle de leadership sur le marché de la photographie, Kodak a déposé le bilan en 2012, faute d’avoir su prendre le virage du numérique. C’est pourtant en son sein que les premiers appareils photo numériques ont été brevetés. Mais à l’inverse de Nikon ou Canon, la marque américaine a refusé de les commercialiser, de peur de cannibaliser ses ventes de pellicules.
L’effet confinement
On pourrait faire de nombreux parallèles aujourd’hui. Le confinement et la fermeture imposée des commerces non essentiels mets à mal les commerçants. On accuse alors les décideurs de favoriser les grandes surfaces ou les plateformes web. C’est vite oublier la charge juridique menée contre Amazon au printemps dernier.
Pourtant, cela fait plusieurs années que le « web in store » ou le « digital to store » existent. Le premier confinement aurait d’ailleurs dû être une plus grande alerte. Et malgré le plan de relance proposé par le gouvernement, où 7 milliards d’euros étaient alloués directement à la digitalisation des entreprises, pas grand-chose n'a été fait. Et on se retrouve dans la même situation que lors du premier confinement, avec des conséquences aggravées.
Comment éviter l’effet Kodak de l’économie physique ?
Malheureusement, la solidarité et la consommation militante ne nous sauveront pas. Il ne suffit pas d’exhorter à ne pas acheter sur Amazon pour sauver le commerce en bas de chez soi. Surtout s’il n’a pas le droit d’ouvrir. Mais en revanche, il a le droit de travailler et peut ainsi se créer de nouvelles opportunités commerciales.
Les initiatives fleurissent
Déjà, au printemps, des initiatives pour sauver les commerces ont été mises en œuvre. Aujourd’hui elles se multiplient. Soutenu par le gouvernement et BPI France, sauvetoncommerce.fr propose des bons solidaires, comme les plateformes soutien-commercants-artisans.fr et nos-commerces.bubbleapps.io. Les mêmes projets existent pour les bars et les restaurants.
D’autres plateformes promettent aux commerçants de poursuivre leur activité. Ainsi de nombreuses marketplaces locales ou nationales ont vu le jour. Impossible de toutes les citer, mais elles sont bien référencées sur les moteurs de recherche. Ces plateformes ont l’avantage d’offrir un débouché immédiat aux commerçants, sans avoir à créer eux-mêmes leur site marchand et/ou leur service logistique.
Il est également à souligner que les grands acteurs français du numérique participent à l’effort collectif. Des cagnottes ont été facilitée par les plateformes Leetchi, Paylib et Lydia. La Poste propose gratuitement sa plateforme aux commerçants pour vendre leurs produits en ligne. Cdiscount facilite la vente de produits sur sa place de marché, L’abonnement y est gratuit pendant 6 mois et le stockage des produits dans les entrepôts de Cdiscount est offert jusqu’au 31 décembre inclus. PrestaShop fédère une communauté d’entraide pour aider les commerçants à déployer son module e-commerce. On retrouve par exemple dans un groupe Facebook créé par la startup des conseils d’experts, des guides, des tutoriels, des réductions, des promotions, etc. Enfin, Solocal ouvre gratuitement son service PagesJaunes à tous les professionnels.
Digitaliser son entreprise
Toutes ces initiatives sont évidemment louables et méritent d’être partagées. Cependant, elles restent pour la plupart provisoires. Et le meilleur moyen de se prémunir contre ces ralentissements brutaux de l’activité, est encore de les anticiper. L’exemple de Kodak est frappant. Plus récemment, c’est Thomas Cook qui a à son tour fait faillite, la raison principale étant son réseau physique omniprésent, lourd et peu efficace face aux nouveaux acteurs en ligne.
Aujourd’hui, le monde est digital, et il le sera encore plus demain. Et digital ne doit pas être pris pour un gros mot. On peut être un agriculteur raisonné, bio, respectant la tradition du sol et vendre ses produits en ligne. On peut être un artisan meilleur ouvrier de France et proposer des devis grâce à la visio ou la réalité augmentée. On peut se battre pour l’économie sociale et solidaire et faire des webinaires. Au contraire, le maintien des activités nobles, traditionnelles, oubliées, ne pourra se faire que grâce au digital.
L’utilisation de la donnée, la relation client centralisée et automatisée, l’intelligence augmentée, le web marketing, et bien sûr le e-commerce… peuvent s’adapter à toutes les activités, de manière profitable. Les investissements à consentir sont souvent faibles par rapport aux ROIs à court et moyen termes.
Chez Keley, le digital est avant tout notre passion, et nous en avons fait notre métier. Depuis le premier confinement, nous avons été contactés par tous les types de structures pour les aider à passer le cap du digital. Alors pourquoi pas vous ? Nous serions ravis de vous aider à évoluer votre projet.